Au tournant des années 1990, le secteur automobile français était marqué par une rivalité captivante, centrée autour de modèles emblématiques qui allaient définir une époque. L’un des protagonistes, la Peugeot 205, déjà bien établie depuis sa présentation en 1984, commençait à ressentir le poids des années face à des concurrents de plus en plus affûtés. C’est dans ce contexte que Renault, avec sa Régie Nationale transformée, lança un défi majeur en introduisant la Clio en 1990, une voiture qui allait rapidement s’imposer et remporter le titre de « Voiture de l’année 1991 ».
La réponse de Peugeot ne se fit pas attendre. Consciente que la vénérable 205 ne pouvait plus rivaliser seule, la marque au lion initia le projet S10 en 1986, qui aboutirait à la création de la Peugeot 106, lancée officiellement le 12 septembre 1991. Ce modèle, bien que n’étant pas une remplaçante directe de la 205, s’inscrivait dans la continuité de la série des 100 et marquait une évolution notable pour Peugeot, qui cherchait à moderniser son image et à préparer le terrain pour de futurs développements.
La Peugeot 106, débutant sa carrière avec une version 3 portes, adoptait une approche conservatrice sur le plan technique. Peugeot a ainsi privilégié des solutions éprouvées qui ont conforté sa réputation de fiabilité et de performance, tout en intégrant des améliorations subtiles qui reflétaient les attentes d’une nouvelle décennie.
Le projet S10, mené en concurrence avec le designer italien Pininfarina, a vu les équipes de Gérard Welter chez Peugeot l’emporter, grâce notamment à une proposition qui alliait innovation et respect de l’ADN stylistique de la marque. Les premiers prototypes roulants furent prêts au printemps 1988, et après plusieurs années de développement, la 106 était prête à prendre la relève, symbolisant le dynamisme et l’adaptabilité de Peugeot face aux enjeux du marché automobile de l’époque.
La Peugeot 106 n’était pas simplement une voiture de plus dans la gamme du constructeur sochalien ; elle représentait une transition, un pont entre le passé glorieux de la 205 et l’avenir prometteur que Peugeot envisageait. En décidant de ne pas la nommer 105, Peugeot affirmait son désir de nouveauté et de progression, sans pour autant effacer son riche héritage.
Ainsi, la Peugeot 106 a marqué le début d’une ère nouvelle pour Peugeot, une ère où la marque a continué à innover tout en restant fidèle à ses principes de qualité et de performance. C’est cette capacité à évoluer tout en respectant son passé qui a permis à Peugeot de rester une figure de proue de l’industrie automobile française et mondiale, prête à relever les défis du futur avec audace et confiance.