lundi 19 mai 2025

Intelligence artificielle : quelles responsabilités éthiques ?

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Elle recommande les vidéos qu’on regarde, elle aide les médecins à poser un diagnostic, elle influence même parfois des décisions de justice.
C’est impressionnant. C’est vertigineux, aussi.

Parce qu’au fond, une vraie question surgit : jusqu’où peut-on déléguer des décisions à des machines sans perdre nos repères ?

Entre la promesse d’une efficacité incroyable… et le risque de dérives silencieuses, l’IA soulève des enjeux qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main.

Ce qui pose (vraiment) problème avec l’IA

  • On ne sait pas toujours comment elle décide.
    Certains systèmes, notamment en deep learning, sont de véritables boîtes noires. Même les créateurs ne peuvent pas toujours expliquer comment une décision a été prise.
  • Elle apprend sur des données… parfois biaisées.
    Et ce n’est pas un détail. Les stéréotypes du monde réel se glissent dans les algorithmes, discrètement, insidieusement.
  • Elle met notre vie privée en péril.
    Plus une IA est « performante », plus elle a besoin de données. Beaucoup de données. Des données sensibles parfois. Et la frontière entre service utile et surveillance est mince.
  • Elle peut manipuler.
    Sur les réseaux sociaux, dans les publicités, dans les recommandations : une IA peut influencer nos choix sans qu’on s’en rende vraiment compte.
  • Et puis… il y a la perte de contrôle.
    Quand une décision vitale est prise par une machine, qui est responsable en cas d’erreur ? Qui peut corriger ? Qui doit rendre des comptes ?

Ce qu’on essaie (déjà) de mettre en place

Heureusement, certaines initiatives tentent d’encadrer tout ça.

  • Transparence. Pour que chacun puisse comprendre, au moins dans les grandes lignes, comment une IA fonctionne.
  • Équité. Pour éviter que les systèmes automatisés n’aggravent des inégalités existantes.
  • Responsabilité. Parce que sans humain pour assumer ce qui se passe, ça devient vite dangereux.
  • Sécurité. Tester, auditer, rendre les IA robustes face aux erreurs ou aux attaques.
  • Respect des droits humains. Dignité, liberté, vie privée : des fondamentaux à préserver coûte que coûte.

L’Europe, avec son projet d’AI Act, avance sur le sujet.
L’UNESCO aussi a publié ses recommandations.
Et quelques figures, comme Timnit Gebru ou Kate Crawford, rappellent avec insistance que l’éthique, ce n’est pas un « plus », c’est une nécessité.

Quand l’IA franchit des lignes rouges

Certains exemples montrent bien que le risque est déjà là :

  • Reconnaissance faciale. Des erreurs d’identification massives, notamment sur les minorités. Résultat : des interdictions, des suspensions.
  • Justice prédictive. Des outils soi-disant objectifs, mais qui reproduisent des biais raciaux dans l’évaluation du risque de récidive.
  • Recrutement automatisé. Des IA qui éliminent certaines candidatures uniquement parce qu’elles sortent des normes sur lesquelles elles ont été entraînées.

On voit bien que sans vigilance, l’IA peut glisser très vite du côté obscur.

Est-ce qu’une IA éthique est possible ?

Je pense que oui. Mais pas toute seule.
Et certainement pas en s’imaginant qu’une technologie serait naturellement « neutre » ou « juste ».

Tout dépend :

  • des choix des concepteurs,
  • des données utilisées,
  • des objectifs qu’on donne à l’outil.

Construire une IA éthique, ça veut dire impliquer différents profils : ingénieurs, juristes, sociologues, citoyens.
Ça veut dire accepter de poser des limites.
Ça veut dire prévoir des recours humains.
Et surtout… garder une vigilance permanente. Parce que la tentation de la facilité ne disparaîtra jamais.

Questions qu’on se pose (et qu’il faut se poser)

Une IA peut-elle être vraiment neutre ?

Non. Jamais. Elle apprend du monde… et le monde n’est pas neutre. Tout dépend des choix faits au départ.

Que se passe-t-il si on ne régule pas l’IA ?

On risque de voir des discriminations s’amplifier, des manipulations d’opinion se multiplier, et la confiance dans les institutions s’effriter.

Est-ce que l’IA peut remplacer le jugement humain ?

Non plus. Une IA n’a pas d’empathie, pas de sens moral, pas de capacité à comprendre un contexte nuancé. Elle peut aider, éclairer. Pas juger.

Peut-on concevoir une IA éthique dès le départ ?

Oui. Si on pense éthique dès la phase de design, avec des principes clairs, de vrais audits, une diversité d’approches.

Que propose l’Union Européenne ?

L’UE veut classer les IA selon leur niveau de risque, et imposer des exigences fortes sur les usages sensibles. C’est un début. Mais il faudra voir comment tout ça sera appliqué.

En conclusion

Au fond, l’IA est un miroir.
Elle reflète ce qu’on lui donne, ce qu’on lui demande.

Si on veut une IA éthique, il va falloir le vouloir vraiment.
Poser des choix. Accepter de ralentir parfois. De douter.
D’impliquer plus de monde dans la boucle.

L’avenir de l’IA, ce n’est pas qu’une question d’innovation.
C’est aussi — et surtout — une histoire de valeurs.

Et vous, vous exigeriez quoi pour faire confiance à une IA qui prendrait des décisions vous concernant ?

Par Stéphane

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Stéphane S.
Je suis Stéphane, journaliste spécialisé dans les systèmes et appareils mobiles. Je partage conseils et astuces pour vous faciliter la vie numérique, avec une vraie passion pour rendre la technologie plus simple et accessible à tous.

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