Ça a commencé doucement. Une appli par-ci, un chatbot par-là. Et puis l’IA s’est retrouvée… dans les classes. Oui, dans les vraies classes, celles avec des élèves, des profs, des contrôles. D’abord pour aider à corriger les copies. Ensuite pour proposer des exercices. Et maintenant ? Elle commence à s’installer dans la pédagogie elle-même.
Alors, on fait quoi ? On l’accepte ? On s’en méfie ? On l’ignore ? Spoiler : l’ignorer, c’est déjà plus trop une option.
L’IA qui s’adapte à l’élève (et pas l’inverse)
Avant, tout le monde suivait le même cours, au même rythme, peu importe s’il comprenait ou pas. C’était la norme. Mais avec certains outils, ce modèle bouge un peu.
On parle ici de plateformes capables de :
- proposer des exos sur-mesure en fonction de ton niveau,
- te corriger tout de suite si tu t’es planté,
- analyser ta progression sans te coller une étiquette.
Des noms comme Khan Academy ou Century Tech, ça te dit quelque chose ? Eux, ils bossent déjà là-dessus. Et l’idée n’est pas mauvaise : au lieu de tirer tous les élèves vers le haut… on les accompagne là où ils sont.
Corriger, oui, mais intelligemment
Un prof passe des heures à corriger. Parfois plus de temps à lire des copies qu’à préparer un cours. Alors si une IA peut l’aider à repérer les fautes, à faire ressortir les points faibles, pourquoi pas ?
Des outils comme Gradescope ou Write & Improve, par exemple, sont déjà utilisés dans certaines facs. Ce qu’ils font :
- analyser les réponses,
- repérer les erreurs récurrentes,
- suggérer des retours ciblés pour aider les élèves à s’améliorer.
C’est pas de la magie, ça ne remplace pas un œil humain… mais ça fait gagner du temps, et parfois, ça aide à aller plus loin dans le suivi.
Apprendre avec l’IA, c’est aussi apprendre l’IA
C’est là que ça devient intéressant. Parce que si l’IA change la façon d’enseigner, elle change aussi ce qu’on doit apprendre.
Aujourd’hui, un élève doit :
- savoir lire un résultat IA sans le prendre pour argent comptant,
- comprendre d’où viennent les biais d’un algorithme,
- utiliser ces outils sans se faire manipuler par eux.
Autrement dit : on ne forme plus seulement des utilisateurs, on doit former des gens qui savent interagir avec l’intelligence, sans la subir.
Mais attention, tout n’est pas rose
Ce serait trop facile de dire que l’IA va tout régler. C’est faux. Il y a des risques, et ils sont bien réels.
- Certains élèves n’ont pas accès aux mêmes outils que d’autres.
- L’IA, si on la laisse faire, peut rendre l’enseignement trop uniforme.
- Et puis, il faut le dire : les modèles sont parfois biaisés. Comme les données sur lesquelles ils ont été formés.
Donc oui, c’est puissant. Mais mal utilisé ? C’est contre-productif. C’est pour ça qu’il faut garder l’humain au centre. Toujours.
Mon ressenti, en toute sincérité
Je pense qu’on tient quelque chose. Une vraie opportunité. Mais il ne faut surtout pas en faire une excuse pour déshumaniser l’école.
Le prof reste irremplaçable. Parce qu’il sait quand un élève est dans le flou. Il entend ce qu’un algorithme ne peut pas entendre. Il voit ce qu’un graphe ne montre pas.
L’IA, si elle est bien pensée, peut l’aider. L’épauler. Lui faire gagner du temps. Laisser plus de place à l’écoute, à l’échange. Mais encore faut-il qu’il soit formé, qu’on lui donne le temps, les moyens… et la liberté de choisir comment l’utiliser.
Quelques vraies questions de terrain
Est-ce que ça va finir par remplacer les enseignants ?
Non. Franchement, non. Et heureusement. Une IA n’a pas d’intuition, pas d’humour, pas d’expérience de terrain. Elle peut faire des trucs utiles, mais elle ne remplace pas un prof.
Déjà utilisé dans les écoles, tout ça ?
Oui. Pas partout. Et pas toujours à bon escient. Mais dans certains établissements, on voit ces outils s’installer doucement.
C’est risqué, non ?
Comme tout ce qui est puissant. Si on ne forme pas les enseignants, si on ne pense pas à l’égalité d’accès, si on laisse les algos décider seuls… alors oui, c’est risqué.
Ça aide les élèves en galère ?
Ça peut. L’IA ne juge pas, elle peut répéter 20 fois la même chose sans s’énerver. Ça ne remplace pas une main sur l’épaule, mais ça peut être un vrai coup de pouce.
Et les profs, on les forme à ça ?
Pas assez. Pas encore. Et c’est là que le bât blesse. Parce qu’on leur demande souvent de gérer des outils qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de découvrir dans de bonnes conditions.
Et sinon
L’IA dans l’éducation, c’est une grosse vague. On peut essayer de l’éviter. Ou apprendre à surfer dessus. Avec prudence, oui. Avec discernement. Mais aussi avec un peu de curiosité.
Si on fait les choses bien, cette technologie peut nous aider à construire une école plus humaine, pas moins.
Alors vous, vous en pensez quoi ? Curieux, méfiant, déjà convaincu ?
Par Stéphane