Trump revient aux commandes : l’industrie tech secouée dès les premiers jours
Dès son premier jour de mandat, Donald Trump a signé une série de décisions exécutives aux conséquences immédiates sur le secteur technologique : suspension du blocage de TikTok, annulation des directives de l’administration Biden sur l’intelligence artificielle, et nomination expresse des têtes d’agences-clés du numérique.
Fort de son expérience passée à la Maison-Blanche, Trump n’a pas perdu de temps. Cette fois-ci, il est soutenu par un cercle élargi de milliardaires de la tech, présents lors de son investiture et réunis dans sa résidence de Mar-a-Lago.
Et ce n’est que le début. Parmi les annonces marquantes : le Department of Government Efficiency (DOGE), piloté par Elon Musk, prévoit un « hackathon » national pour concevoir une API centralisée permettant d’exploiter les données de l’IRS via une plateforme cloud – potentiellement opérée par des tiers comme Palantir. L’objectif affiché : transformer l’agence fiscale en un « centre de lecture » numérique. L’interne, lui, crie à la mission impossible.
Pendant ce temps, la rue gronde. Le mouvement « Hands Off! » a mobilisé des millions de manifestants à travers plus de 1 300 rassemblements aux États-Unis et à l’international. À Washington, des dizaines de milliers de pancartes affichaient des slogans variés : « Support Ukraine », « Protect Trans Lives », « Beware of DOGE »… Le message est clair : ne touchez pas aux institutions-clés, ne touchez pas à la démocratie.
La présence de membres du DOGE directement intégrés à la FCC (Commission fédérale des communications) alimente aussi les tensions. Trois collaborateurs du département ont été repérés dans l’annuaire interne de l’agence, rattachés au bureau du président. Une présence stratégique qui soulève des questions sur les liens entre le pouvoir exécutif et les intérêts privés d’Elon Musk.
Par ailleurs, l’accès accordé à quatre membres du DOGE aux bases de données sensibles de l’USCIS (services d’immigration) crée un malaise. L’un d’eux, un employé de 19 ans surnommé « Big Balls », figure dans une note interne dévoilée par FedScoop.
Enfin, la politique tarifaire agressive de Trump plonge le secteur dans l’incertitude. Une nouvelle vague de droits de douane, sans cohérence économique apparente, menace directement les chaînes d’approvisionnement de l’IA. Le flou autour de l’exemption des GPU alimente la panique à Washington, tandis que les marchés chutent : Nvidia (-7,59%), TSMC (-7,22%). À San Francisco, on relativise ; à DC, on s’affole.
Le nouveau mandat Trump est lancé sur les chapeaux de roue. Et pour la tech, chaque jour pourrait bien devenir un nouvel épisode de crise.
Trump prolonge le sursis de TikTok et agite le spectre des tarifs douaniers
Alors que la suspension de l’interdiction de TikTok arrivait à échéance, Donald Trump a annoncé la signature d’un décret prolongeant de 75 jours l’autorisation d’opérer de l’application aux États-Unis. Cette décision intervient alors que Trump a récemment dévoilé une nouvelle salve de tarifs douaniers, notamment une taxe de 34 % sur les importations chinoises. Il a laissé entendre que ce taux pourrait être renégocié si un accord était trouvé concernant TikTok.
DOGE infiltre les institutions fédérales
Des membres du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), rattaché à Elon Musk, ont été repérés dans plusieurs agences fédérales, notamment à la FTC. Officiellement, leur mission est de lutter contre le gaspillage et la fraude. Cependant, leur présence inquiète certains observateurs, notamment en lien avec des coupes budgétaires ayant affaibli des organismes cruciaux comme la NOAA, rendant difficile la réponse à des événements climatiques extrêmes.
Une politique tarifaire aux conséquences explosives
Les nouvelles mesures tarifaires décidées par Trump affectent une soixantaine de pays, avec des hausses allant jusqu’à 49 % sur certains produits. Les secteurs les plus touchés incluent l’automobile, la tech, le textile et l’agroalimentaire. Des exemptions douanières sur les colis de faible valeur ont également été levées, impactant directement des plateformes comme Shein et Temu. L’industrie automobile anticipe déjà une augmentation des prix de plusieurs milliers de dollars par véhicule.
Vers un “TikTok America” ?
Des rumeurs évoquent la création d’une entité baptisée “TikTok America”, contrôlée majoritairement par des investisseurs américains, avec une participation minoritaire de ByteDance. L’algorithme de la plateforme resterait sous licence chinoise.
Affaiblissement des agences et tensions autour des données sensibles
Des milliers de suppressions de postes sont en cours dans des agences sanitaires comme le CDC et la FDA, dans le cadre de la politique de réduction de l’État menée par DOGE. En parallèle, des révélations inquiétantes indiquent que des discussions militaires sensibles ont transité par des comptes Gmail privés appartenant à des responsables de la sécurité nationale.
Contestation scientifique et retour de pratiques douteuses
Plus de 1 900 chercheurs dénoncent la censure et la réduction des moyens alloués à la recherche. Des pratiques opaques réapparaissent également, comme la tentative de relance d’un ancien bootcamp tech condamné pour ses pratiques trompeuses, profitant de la désorganisation actuelle au sein des instances de régulation.
Conclusion
Les premières semaines du second mandat de Trump marquent un tournant abrupt pour le secteur technologique, avec des mesures radicales qui suscitent autant de soutien que de résistance. Alors que les prochaines échéances légales et commerciales approchent, l’incertitude reste totale sur l’avenir de géants comme TikTok et les équilibres économiques mondiaux.
