Pour Mark Zuckerberg, le smartphone n’est qu’une transition dans l’histoire de l’informatique personnelle — une étape appelée à disparaître. Le patron de Meta mise désormais tout sur la réalité augmentée pour incarner la prochaine rupture technologique.
Ce pari n’est pas sans risques. Plusieurs tentatives récentes de « post-smartphones » se sont soldées par des échecs cuisants, à l’image du AI Pin de Humane : un badge dopé à l’intelligence artificielle censé remplacer nos téléphones. Faute de performances convaincantes, le projet a été brutalement retiré du marché.
Malgré cela, Zuckerberg persiste. En septembre dernier, il dévoilait un nouveau prototype de lunettes de réalité augmentée — nom de code Orion. Meta planche sur ce projet depuis plusieurs années, avec une ambition claire : faire des lunettes AR la nouvelle interface par défaut, à l’instar de ce que fut le smartphone pour l’ordinateur.
Zuckerberg voit dans cette transition un basculement de plateforme aussi structurant que le passage du desktop au mobile. Pour lui, la réalité augmentée offrira deux avantages décisifs : la capacité à projeter des objets virtuels dans notre environnement, et un support natif pour l’IA, capable de percevoir le monde en temps réel, en synchronisation avec son utilisateur.
Meta n’envisage d’ailleurs pas un unique format de lunettes. Le prototype Orion offre un champ de vision de 70°, mais d’autres variantes pourraient adopter un affichage plus réduit — 20 à 30°, voire un simple HUD — plus légères, plus discrètes, et potentiellement plus acceptables socialement, surtout pour les porteurs de lunettes de vue.
Reste l’équation technique : puissance, autonomie, miniaturisation… Des verrous technologiques majeurs doivent encore sauter avant d’espérer un produit grand public. Zuckerberg lui-même ne promet rien à court terme. La révolution post-smartphone n’est pas pour demain, mais elle s’organise déjà.