Conçu par Krafton, le studio sud-coréen derrière PUBG et The Callisto Protocol, inZOI se présente comme une alternative ambitieuse aux Sims, avec une promesse forte : redéfinir ce que signifie « simulation de vie ». Si le jeu n’en est encore qu’à sa phase d’accès anticipé, il déploie déjà des arguments visuels et conceptuels capables de faire vaciller la suprématie de la licence d’EA. Nous avons plongé dans cette expérience next-gen pour en prendre le pouls. Et il y a matière à s’enthousiasmer.
Sur la forme, inZOI marque d’entrée les esprits avec un photoréalisme bluffant, porté par l’Unreal Engine 5 et les technologies Nanite et Lumen. Les environnements sont vivants, dynamiques, lumineux ; les animations, fluides ; les personnages, crédibles. Ce n’est plus du cartoon, c’est une vraie tentative de miroir numérique du réel. Une orientation esthétique qui le distingue radicalement de son prédécesseur spirituel, Les Sims 4.
Mais inZOI ne s’arrête pas à la vitrine. Son approche gameplay vise la granularité et l’immersion. Chaque ZOI (les avatars jouables) possède une personnalité propre, un parcours de vie singulier, des relations sociales évolutives et un quotidien façonné par des choix professionnels très différenciés. Être serveur ou idole de la K-pop, dans inZOI, ce n’est pas un simple skin : c’est une expérience de jeu distincte.
Le Director Mode est un autre point fort : un outil puissant qui permet de personnaliser dans le détail les environnements de jeu. De la météo du quartier aux motifs des coussins, tout est modifiable. Le joueur devient metteur en scène de sa propre ville vivante, une promesse rarement tenue dans le genre.
La personnalisation des personnages est tout aussi poussée : plus de 250 éléments de customisation visuelle, 400 traits mentaux, des émotions et des états d’esprit qui influencent les interactions. On sent une volonté de modéliser la complexité humaine, et non de l’effacer derrière des mécaniques simplistes.
Pourtant, malgré cette ambition assumée, le jeu reste un early access. Les systèmes fondamentaux sont là, mais l’équilibrage, la profondeur de certaines mécaniques, et la stabilité technique sont encore fragiles. Les bugs existent, les trous de gameplay aussi. inZOI est un chantier vivant.
Ceux qui disposent d’un PC costaud et de patience trouveront déjà dans inZOI une expérience rafraîchissante, audacieuse, parfois fascinante. Pour les autres, mieux vaut sans doute attendre les prochaines mises à jour — ou la sortie finale, prévue courant 2026, pour profiter du jeu dans de meilleures conditions.
Reste que la dynamique est bien lancée. Krafton affiche une vision à long terme : Hyungjun Kim, producteur du jeu, a affirmé vouloir faire vivre inZOI pendant vingt ans avec des mises à jour régulières. Le message est clair : ce n’est pas un coup marketing, c’est un engagement. Et les premiers résultats semblent lui donner raison, avec déjà plus d’un million de copies vendues.
La communauté salue l’ambition, la réactivité des développeurs, et surtout cette sensation rare : celle de participer à la construction d’un nouveau standard. Les retours pointent les défauts, oui, mais aussi les promesses tenues — notamment sur la qualité graphique, la richesse des interactions, et la liberté offerte par le système de construction.
Mention spéciale à la conduite automobile, autre fonctionnalité inattendue dans un jeu de ce type. Pensée comme un outil narratif et non comme un gadget, la voiture dans inZOI peut être personnalisée, explorée en vue subjective, et utilisée pour interagir avec d’autres personnages. Elle peut même être accidentée, preuve que l’équipe pousse l’illusion de vie jusqu’au bout.
En 2025, inZOI n’est pas encore le tueur de Sims qu’on nous vendait. Mais il en a le potentiel, l’ambition, et surtout la sincérité. Il propose autre chose. Une autre manière d’aborder la simulation de vie. Plus riche, plus fine, plus réaliste. Et franchement, c’est déjà énorme.
