Des rumeurs évoquent la possible vente de SFR, soulevant de nombreuses interrogations sur les conséquences pour les clients. Bien qu’Altice, la maison mère de SFR, n’ait pas confirmé officiellement ces spéculations, il semble que l’opérateur mobile soit en passe d’être mis en vente. Avec près de 7 millions d’abonnés, plusieurs questions demeurent : cette vente entraînera-t-elle une augmentation des tarifs ? Quelles conséquences pour les clients existants ? Voici un aperçu des différents scénarios envisageables.
En France, quatre opérateurs dominent le marché de la téléphonie mobile : Orange, Free, SFR et Bouygues, cumulant 96 % des parts de marché et générant un chiffre d’affaires supérieur à 50 milliards d’euros en 2022. Toutefois, il est possible que ce paysage change, avec une réduction à trois acteurs majeurs.
Altice envisagerait de revendre SFR
Altice, propriétaire de SFR, fait face à une dette conséquente depuis plusieurs années. En février 2025, un accord a été conclu avec les créanciers pour réduire cette dette de 24 à 15,5 milliards d’euros, notamment grâce à la vente d’actifs comme BFMTV et La Poste Mobile. Cependant, malgré cette réorganisation financière, le groupe reste vulnérable.
Depuis 2023, SFR a perdu plus de deux millions d’abonnés, ce qui aggrave encore sa situation. Patrick Drahi, propriétaire d’Altice, envisagerait de céder SFR afin de réduire davantage la dette. Cette éventuelle vente soulève plusieurs questions sur les conséquences de cette décision, notamment pour la concurrence dans le secteur des télécommunications et pour les abonnés eux-mêmes.
Les conséquences d’une vente de SFR
L’Union européenne impose des règles strictes sur la concurrence, rendant difficile pour Bouygues, Orange ou Free de racheter SFR sans contrepartie. Si Orange venait à acquérir SFR, il détiendrait 80 % du marché, ce qui pourrait créer une situation proche du monopole. Un rachat par Bouygues ou Free ne ferait qu’intensifier la concentration du marché, donnant naissance à un duopole et réduisant à néant le rôle du troisième opérateur. Un tel scénario serait difficile à envisager.
Dans ce contexte, un rachat réussi exigerait que l’opérateur acheteur divise SFR et cède une partie de ses actifs à ses concurrents. Bouygues semble être le candidat le plus probable pour une telle opération, en raison de l’accord de mutualisation de réseaux mobiles signé avec SFR en 2014, prolongé jusqu’en 2024.
Un retour à trois opérateurs ?
Depuis l’arrivée de Free Mobile en 2012, le marché a connu une forte compétition, entraînant une guerre des prix qui a profité aux consommateurs, mais pas forcément aux opérateurs. Retourner à trois acteurs majeurs pourrait offrir de nouvelles perspectives de croissance pour les opérateurs, bien que cela puisse limiter la concurrence. Une autre option serait l’acquisition par un opérateur étranger comme STC ou Etisalat, déjà présents en Europe, bien que cette solution soulève des questions sur l’acceptation des autorités françaises.
En attendant la décision de Patrick Drahi, les clients de SFR restent dans l’incertitude quant à leur avenir et à la stabilité de leur opérateur.
