Alors que le Sénat français relance massivement le nucléaire, la dynamique mondiale donne la priorité à l’essor spectaculaire des énergies renouvelables, avec près de 93 % des nouvelles capacités électriques installées en 2024 issues du renouvelable, portées principalement par la Chine et le solaire. Dans le même temps, la recherche internationale fusionne intelligence artificielle avancée, biotechnologie robotique (organoïdes, cerveaux sur puce) et technologies smart grid pour transformer la production, la gestion et l’autonomie énergétique. Cette rencontre inédite entre biorobotique intelligente, réseaux autonomes et énergies propres ouvre une nouvelle ère d’industrialisation et de gouvernance écologique à l’échelle planétaire.
Des chercheurs de pointe en intelligence artificielle aux États-Unis et en Chine, des ingénieurs en robotique, des énergéticiens mondiaux, des institutions telles que l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et le Syndicat des énergies renouvelables, ainsi que des industriels high-tech, explorent activement des solutions hybrides qui associent IA, biorobotique et énergies renouvelables.
Les capacités mondiales d’énergie renouvelable battent des records : selon l’IRENA, 93 % des nouvelles capacités électriques installées en 2024 sont des renouvelables, surtout solaire et éolien. Une convergence se dessine : d’un côté, l’essor de l’IA « classique » – analyse prédictive, pilotage de systèmes énergétiques, smart grids –, même si elle reste limitée pour anticiper les comportements humains ou les aléas. De l’autre, l’émergence d’une intelligence « organoïde » : des robots hybrides dotés de réseaux neuronaux humains miniaturisés, capables d’interagir avec leur environnement et de prendre des décisions en temps réel. Ce croisement est déjà mis en œuvre pour optimiser production, stockage, maintenance et sécurisation des réseaux d’énergies renouvelables, des centrales photovoltaïques aux parcs éoliens urbains.
L’année 2024-2025 marque un tournant, avec la Chine en tête (63 % des nouvelles installations renouvelables), tandis que l’Union européenne et les États-Unis accélèrent. La France, elle, cherche toujours sa trajectoire énergétique. La recherche sur les robots hybrides organoïdes s’intensifie, notamment à l’université de Tianjin, dans un contexte international de plus en plus collaboratif.
Concrètement, IA et biorobotique s’intègrent dans les infrastructures par des réseaux de capteurs connectés, des drones autonomes alimentés en renouvelable, des algorithmes de maintenance prédictive et, demain, des robots décisionnaires à base de systèmes neuronaux biologiques. L’objectif est d’augmenter la fiabilité, la résilience et l’intelligence adaptative des réseaux énergétiques, tout en réduisant l’empreinte énergétique numérique (un cerveau bio consommant nettement moins qu’une IA deep learning équivalente).
Les enjeux sont colossaux : urgence climatique, défis énergétiques globaux et besoin de systèmes autonomes. Il s’agit aussi de dépasser les limites de l’IA numérique pure, qui peine à anticiper comportements humains et imprévus climatiques. Ce saut technologique promet de transformer la gouvernance, la maintenance et la souplesse des réseaux énergétiques, mais soulève aussi de nouveaux débats éthiques sur la relation entre humain, machine et vivant.
À la croisée de la crise climatique et de la révolution technologique, l’hybridation IA-biorobotique-énergies renouvelables apparaît comme un levier central pour bâtir l’industrie et la société bas carbone de demain : une écotechnologie vraiment intelligente, et peut-être un peu plus vivante.
La croissance fulgurante des renouvelables est aujourd’hui surtout tirée par la Chine, tandis que la France demeure indécise, partagée entre reprise du nucléaire et maintien des ambitions sur le solaire et l’éolien. Selon l’IRENA, 93 % des nouvelles capacités électriques installées dans le monde en 2024 sont renouvelables, atteignant plus de 320 GW supplémentaires, dont près de 270 GW pour le solaire et 65 GW pour l’éolien. La Chine, à elle seule, concentre 63 % de ces nouveaux ajouts, soit 274 GW en un an. L’Europe et les États-Unis, bien qu’en retrait en volume, restent moteurs en innovation technique sur les réseaux, le stockage et les applications IA.
En France, seulement 5 GW de capacités renouvelables ont été installés en 2023, soit à peine 1 % du total mondial. Cette progression modérée s’accompagne de débats parlementaires susceptibles de freiner encore l’essor du solaire et de l’éolien, que le syndicat SER qualifie de « négationnisme technologique ».
Cette montée en puissance des renouvelables s’appuie sur des infrastructures intelligentes où l’IA joue déjà un rôle majeur. Les smart grids pilotés par algorithmes permettent la prédiction fine de la production (via météo, anticipation de la demande, incidents), la maintenance prédictive (robots contrôlant et réparant à distance), ainsi que l’optimisation du stockage et la réduction du gaspillage énergétique. Ces systèmes s’ajustent en temps réel pour équilibrer l’offre et la demande, déclenchant stockage ou effacement de charge selon les pics.
Néanmoins, l’IA classique montre ses limites, en particulier pour comprendre et anticiper le réel, surtout dans des réseaux où les usages humains et les aléas climatiques sont difficiles à modéliser. Une étude Johns Hopkins de 2025 souligne ainsi les difficultés persistantes de l’intelligence artificielle à prévoir des scènes dynamiques ou des interactions sociales complexes – enjeu clé pour intégrer l’énergie renouvelable dans le tissu urbain et la mobilité.
Face à cette complexité, la robotique bio-inspirée apporte une réponse novatrice. À Tianjin, des chercheurs créent des interfaces où des organoïdes neuronaux (mini-cerveaux cultivés en laboratoire) reçoivent et interprètent directement des signaux de l’environnement, déclenchant ainsi des réponses robotisées sans passer par un capteur électronique classique. Ce type de technologie promet des robots de maintenance autonomes pour les parcs d’énergie renouvelable, capables d’apprendre sur site tout en consommant nettement moins d’énergie, ce qui renforce la durabilité des solutions.
Cette hybridation technologique influence déjà l’écosystème industriel et éthique. L’autonomie énergétique locale se développe grâce à des microgrids, des bâtiments intelligents ou des réseaux insulaires pilotés par IA. La souveraineté technologique et économique s’affirme, surtout en Chine, grâce à la maîtrise de la fusion IA/robots/énergie propre – un atout pour la nouvelle industrie mondiale des méga-systèmes énergétiques. Mais ces avancées alimentent parallèlement un débat éthique : jusqu’où faut-il hybrider le vivant et la machine ? Quelles garanties sur l’utilisation des organoïdes, la protection des données et la prise de décision humaine sur des systèmes auto-apprenants ? Pour Jules Nyssen, président du SER, “Exclure le solaire et l’éolien de l’équation, c’est condamner la France à devenir un laboratoire de retards, alors que le reste du monde trace la voie de l’efficacité collective.”
L’accélération des renouvelables et de l’intelligence robotique – qu’elle soit numérique ou bio-inspirée – déplace ainsi le centre de gravité de la gouvernance énergétique mondiale et dessine de nouvelles perspectives, à condition de savoir construire un modèle à la fois agile, ouvert et anticipé sur le plan éthique.
Historiquement, la production et la consommation d’énergie reposaient sur le charbon, le pétrole ou le gaz. Mais face aux urgences environnementales et géopolitiques, la décennie 2020-2030 marque un basculement vers les énergies décarbonées. L’IRENA indique qu’en 2024, 92,5 % des nouvelles capacités électriques mondiales sont renouvelables, menées de loin par le solaire photovoltaïque et portées principalement par la Chine. Cette dernière capte 63 % des nouvelles installations, loin devant l’Afrique subsaharienne (moins de 1 %) et l’Union européenne ou les États-Unis, qui demeurent néanmoins performants sur l’innovation.
Sur le versant technologique, la robotique et l’intelligence artificielle progressent rapidement. Si l’on a d’abord automatisé la gestion de l’énergie par mécanisation, les années récentes voient l’arrivée massive de l’IA d’apprentissage profond et des réseaux de neurones artificiels. Ces outils ont permis l’optimisation mais peinent encore à affronter la complexité réelle des infrastructures, l’incertitude climatique ou la maintenance prédictive à grande échelle. La Chine anticipe le saut suivant : l’intégration des organoïdes cérébraux dans la robotique, pour une “intelligence” à la fois plus efficiente et moins énergivore.
L’écart entre puissances s’accentue : la Chine lead à la fois en capacité renouvelable et en robotique/IA déployée sur le terrain, tandis que l’Europe innove dans la régulation et l’intégration des réseaux, malgré un débat institutionnel sur le nucléaire. Les États-Unis investissent massivement, mêlant IA de rupture et dépendance persistante aux énergies fossiles. Les marchés émergents affichent un retard à l’installation mais pourraient accélérer par le déploiement combiné des renouvelables et de l’IA autonome.
Le croisement entre transition énergétique, automatisation et intelligence artificielle hybride s’impose désormais comme la nouvelle frontière où se redéfinissent souveraineté technologique, sécurité énergétique et compétitivité industrielle à l’échelle mondiale. Les pays capables de conjuguer massivement renouvelables, réseaux intelligents et nouvelles intelligences hybrides dicteront le modèle dominant de 2030.
Quelques innovations clés incarnent cette mutation :
- Les puces « cerveau sur organoïde » développées à Tianjin transfèrent le code des impulsions neuronales (“spikes”) en données exploitables, tout en consommant une fraction de l’énergie des supercalculateurs IA actuels.
- Des robots autonomes parcourent des fermes solaires géantes en Chine, détectent les défaillances et planifient les interventions, maximisant le rendement sur des milliers d’hectares.
- Les 270 GW de solaire installés en 2024, à l’échelle planétaire, pourraient alimenter 540 millions de foyers.
- L’interface “œil-cerveau” supprime le besoin de caméras industrielles, les organoïdes réagissant directement à la lumière pour guider les robots.
- Malgré des progrès en prévision météo, même les IA avancées peinent à modéliser en temps réel les micro-variations climatiques qui affectent la production renouvelable.
- Des robots biosourcés et biodégradables, programmés pour nettoyer les câbles sous-marins des éoliennes offshore en Norvège, incarnent aussi cette transition.
- L’emploi suit la tendance : la France compte 166 000 emplois dans le renouvelable et une demande croissante de compétences en IA/robotique appliquées à l’énergie.
Le croisement entre intelligence robotique, bio-inspiration et transition énergétique trace à peine ses premiers contours. Sa trajectoire dessinera la future infrastructure mondiale : technique, formation, éthique et souveraineté sont désormais indissociables pour canaliser une mutation qui promet d’être aussi profonde que durable.