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vendredi 03 octobre 2025

La France à la croisée de la révolution énergétique et de l’intelligence artificielle

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En 2025, la France se trouve à un carrefour critique alors que le monde connaît une révolution des énergies renouvelables et de l’intelligence artificielle sans précédent. Alors que 92,5 % des nouvelles capacités électriques installées dans le monde en 2024 proviennent des renouvelables—dont trois quarts de solaire majoritairement portés par la Chine—la France a adopté en juillet une loi qui mise avant tout sur une relance du nucléaire avec 14 nouveaux réacteurs EPR2, tout en renvoyant à plus tard le sort du solaire et de l’éolien. Ce choix énergique pour l’atome, pointé du doigt par les eurodéputés écologistes et le Syndicat des énergies renouvelables, intervient alors que Paris s’apprête à accueillir VivaTech 2025, vitrine mondiale des innovations en IA, robotique, quantique et green tech.

Le débat parlementaire autour de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et l’effervescence du secteur tech lors de VivaTech plongent la capitale au cœur d’une compétition mondiale dominée par la Chine, les États-Unis et l’UE. Le gouvernement, les énergéticiens, les startups, les chercheurs et la société civile se retrouvent tous concernés par des décisions structurantes pour l’avenir du pays.

La dynamique mondiale est claire : selon l’IRENA, en 2024, 270 GW de solaire ont été installés dans le monde—216 GW rien qu’en Chine—et l’éolien, bien qu’en progression, reste en retrait avec 65 GW, dominé là encore par l’Asie et l’Amérique du Nord. La France, avec seulement 5 GW ajoutés en 2023 (dont 60 % de solaire), ne contribue qu’à 1 % de la croissance renouvelable mondiale. Ce contexte pèse sur l’industrie nationale, qui emploie 166 000 personnes dans les filières ENR, et inquiète les acteurs du secteur. Jules Nyssen, président du SER, déplore que « les filières solaire et éolienne — terrestres et en mer — pourraient être exclues de la future programmation énergétique », ce qu’il juge « totalement irresponsable ». L’eurodéputé Yannick Jadot rappelle que « 93 % des nouvelles capacités de production électrique installées dans le monde sont des énergies renouvelables ».

La situation expose la France à un risque de décrochage industriel : la Chine contrôle déjà l’essentiel de la chaîne de valeur solaire, la France pourrait perdre en compétitivité et compromettre son attractivité. Cette prudence hexagonale questionne alors même que l’Union européenne multiplie les signaux en faveur de l’indépendance stratégique et de la décarbonation. Parallèlement, VivaTech 2025, rendez-vous de 165 000 visiteurs et 14 000 startups, fait la démonstration que l’IA, les smart grids ou la maintenance prédictive sont désormais indissociables des nouveaux modèles énergétiques et économiques.

Sur le temps long, le choix du nucléaire par la France remonte aux chocs pétroliers des années 1970, époque où il garantissait l’autonomie énergétique. Mais l’effondrement des coûts du solaire, l’industrialisation massive des renouvelables et l’émergence des technologies connectées remettent en cause ce modèle national. La Chine renforce sa suprématie avec 63 % des nouvelles capacités renouvelables mondiales en 2024, tandis que l’Afrique subsaharienne reste quasi absente du tableau. Contrairement à la France, l’Allemagne a mis la transformation technologique et la transition énergétique au cœur de sa politique.

Les synergies entre IA et énergie se multiplient : réseaux électriques intelligents, pilotage temps réel, maintenance prédictive, allocation dynamique des ressources, surveillance environnementale par intelligence artificielle, cybersécurité renforcée des infrastructures critiques. Pourtant, la transformation reste inachevée : les limitations des IA en analyse contextuelle, la domination des acteurs étrangers sur la chaîne technologique, l’empreinte croissante des data centers (plus de 1 % de la consommation électrique mondiale), ou les tensions autour de la cybersécurité témoignent de la complexité des enjeux.

Dans ce paysage, la France continue d’afficher quelque retard. Les lois récentes préfèrent parler d’« énergie décarbonée » en citant la géothermie, l’hydraulique ou la biomasse, mais occultent les renouvelables majeures comme le solaire et l’éolien dans leurs arbitrages pratiques. Les professionnels du secteur appellent à plus de clarté et à une réelle inclusion des filières d’avenir dans la planification stratégique.

À la veille de l’automne, le pays attend des décisions concrètes sur la PPE et un positionnement industriel cohérent avec les tendances mondiales. En parallèle, les tendances de fond marquent l’intégration croissante de l’intelligence artificielle, des objets connectés et des technologies open source dans la gestion intelligente de l’énergie.

La mutation énergétique et numérique ne fait que commencer. Formation, reconversion, soutien aux startups, cybersécurité, innovation digitale… Ce sont aujourd’hui des leviers essentiels pour inscrire la France dans la dynamique mondiale et garantir une transition à la fois durable, souveraine et compétitive. L’histoire de cette convergence se joue maintenant, entre course à l’innovation, fusion des filières et recomposition des modèles industriels et énergétiques.

Pour ne rien rater de ces transitions, experts et citoyens sont invités à s’informer, se former et s’engager, afin de participer à la construction d’une innovation responsable et d’un avenir énergétique cohérent.

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