Imaginez-vous au large des côtes glacées de l’Alaska, où un drame maritime se déroule sous vos yeux : le Morning Midas, un cargo transportant plus de 3000 voitures, dont 800 électriques, est en proie à un violent incendie depuis le mercredi 4 juin. La scène pourrait ressembler à un film catastrophe, mais elle soulève de sérieuses questions sur la sécurité du transport maritime des véhicules électriques à batteries.
Le feu, qui a débuté dans des circonstances encore indéterminées, pourrait être lié à un court-circuit d’une batterie au lithium. C’est une hypothèse que les autorités prennent très au sérieux. Les flammes, nourries par les batteries, sont devenues incontrôlables, poussant les 22 membres d’équipage à évacuer le navire pour sauver leur vie, laissant derrière eux des voitures destinées à Lázaro Cárdenas au Mexique, qui n’atteindront jamais leur destination.
La décision des garde-côtes américains de laisser le navire brûler tout en surveillant la situation à distance nous rappelle cruellement les incidents similaires comme celui du Felicity Ace en 2022 ou du Fremantle Highway plus récemment. Ces événements mettent en lumière un problème récurrent et alarmant : les incendies de batteries au lithium sont pratiquement impossibles à éteindre une fois qu’ils ont démarré. Ils peuvent seulement être contenus, et ce, avec beaucoup de difficultés.
Face à ces défis, l’industrie automobile et les fabricants de batteries cherchent des solutions. Les progrès sont notables, comme l’amélioration de la qualité des batteries et l’intégration de systèmes sophistiqués de gestion de la surchauffe. Certaines innovations, telle la « trappe de noyage » de Renault, offrent même un accès direct pour refroidir la batterie en cas d’urgence. De plus, les batteries au sodium-ion émergent comme une alternative prometteuse grâce à leur moindre propension aux emballements thermiques.
Ces avancées sont encourageantes, mais suffisent-elles à garantir la sécurité du transport maritime de masse des véhicules électriques ? L’incident du Morning Midas nous force à nous interroger sur les risques que nous sommes prêts à accepter dans notre quête d’une mobilité plus verte. Cela pourrait-il inciter à des réglementations plus strictes, semblables à celles adoptées en Norvège pour les ferries ?
Alors que les flammes continuent de ravager le Morning Midas, une question demeure en suspens : comment pouvons-nous assurer que le progrès technologique ne se transforme pas en menace pour ceux qui transportent ces innovations à travers les océans du monde ? Peut-être est-il temps de repenser notre approche du transport des véhicules électriques. Qu’en pensez-vous ?
