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IA et écologie : alliée ou obstacle pour la transition zéro-déchet et permaculture ?

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Alors que l’intelligence artificielle gagne du terrain dans les potagers et les pratiques zéro-déchet, la question se pose : cette technologie peut-elle accélérer une transition écologique authentique ? Des caméras intelligentes détectant les départs de feu à la gestion optimisée des cultures bio, des plateformes de redistribution alimentaire à la planification d’ateliers participatifs, l’IA façonne de nouveaux possibles, tout en soulevant des doutes sur son bilan énergétique et son impact sur notre rapport au vivant.

Qu’il s’agisse de maraîchers locaux, de familles en AMAP ou de communautés zéro-déchet, les acteurs de la transition écologique expérimentent au quotidien cette cohabitation inédite entre innovations numériques et pratiques ancestrales. La tentation de déléguer à l’IA l’anticipation des sécheresses ou l’optimisation des circuits courts est forte, surtout face à l’urgence climatique et au besoin de solutions efficaces. Mais la question du coût écologique – notamment la consommation croissante d’électricité et d’eau par les serveurs numériques – et celle de l’éthique, restent largement ouvertes.

En 2025, on observe que l’IA s’infiltre partout dans la sphère écologique et familiale : application contre le gaspillage alimentaire, surveillance des forêts par caméras intelligentes, algorithmes pour les cueillettes collectives ou assistant numérique pour composter en toute saison. Cette généralisation n’est pas neutre. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation énergétique des data centers devrait doubler d’ici 2030, rendant la promesse d’un numérique au service de la transition plus complexe qu’il n’y paraît.

L’enthousiasme institutionnel est tempéré par la prudence des experts. Le rapport Jean-Jaurès souligne la maturité du débat démocratique sur la tech, l’écologie, ou la fiscalité, mais aussi l’attente de solutions transparentes, respectueuses des logiques locales. Dejan Glavas, de l’AI for Sustainability Institute, juge que « le bilan global reste négatif : l’IA consomme plus d’énergie qu’elle n’en fait économiser ». Quant aux familles et animateurs d’ateliers transition, ils expriment leur ambivalence : J’utilise l’IA pour mieux planifier nos cultures, mais est-ce normal que la sauvegarde de la nature dépende à ce point de serveurs qui tournent jour et nuit ?, confie une maraîchère bio en Haute-Savoie.

Les bénéfices dans la lutte contre les incendies, la gestion économe du potager ou l’alerte sécheresse sont réels et mesurables. Un dispositif IA à Marseille détecte un départ de feu deux fois plus vite que les riverains, avec un taux de fausses alertes de moins de 10 %. Les paniers sauvés grâce à l’application Too Good To Go représentent en moyenne 2,5 kg de CO₂ évités chacun, et la livraison automatisée via des robots électriques dans certaines grandes villes baisse jusqu’à 70 % le coût du dernier kilomètre.

Mais ces succès plongent aussi la société dans un dilemme inédit. L’IA risque d’introduire une nouvelle fracture numérique ou de renforcer le greenwashing technologique. L’empreinte invisible des data centers, près de 3 % de l’électricité française, questionne la soutenabilité du modèle. La prolifération de contenus automatisés, comme les morceaux générés par IA qui représentent déjà 18 % des titres publiés sur Deezer chaque jour, interroge le sens même du lien au vivant et à la création.

À travers l’histoire, la tentation d’automatiser les tâches répétitives pour se libérer du temps n’est pas nouvelle. Mais aujourd’hui, c’est l’apprentissage même de l’IA – fondé sur le test, l’association, l’adaptation, à la manière du comportement animal – qui entre en résonance avec la démarche permaculturelle. Cette analogie n’efface pas les enjeux de ressources : les centres de données consomment six fois plus d’énergie aujourd’hui qu’en 2006 et leurs besoins en eau participent à l’aggravation des sécheresses.

En France, la maturité du débat démocratique émerge face au développement des outils numériques. Les collectifs citoyens réclament des solutions open source et une adaptation locale de l’IA. Des associations comme l’Atelier Paysan militent pour une IA low-tech et appropriable, qui serait au service des besoins du terrain plus que de la logique de marché.

L’essentiel reste de garder la main sur la technologie. Savoir si un outil numérique, aujourd’hui, nous rapproche ou nous éloigne de l’essentiel est le défi collectif qui s’impose. L’expérimentation associative, le retour aux gestes ancestraux, les rituels de vie déconnectée reprennent tout leur sens pour préserver le lien au vivant, à la transmission, au bon sens paysan.

Dans cette révolution du quotidien, l’IA sera ce que nous en ferons. Elle peut servir l’écologie, dès lors que ses impacts sont maîtrisés, ses choix assumés et sa gouvernance appropriée par celles et ceux qui s’engagent, au jardin, en cuisine, ou dans l’action citoyenne.

Ce n’est pas la technologie qui fait le progrès, mais la conscience que nous y mettons et les valeurs qui guident chacun de nos choix.

Merci pour votre vigilance, votre engagement et votre créativité face aux défis de notre temps. À très vite pour de nouvelles explorations collectives.

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