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IA bio-inspirée et révolution énergétique : quels choix pour la France ?

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Face à l’alternative tranchée entre relance du nucléaire et incertitudes persistantes sur les renouvelables, la France aborde une période cruciale alors que l’innovation technologique mondiale explose. Intelligence artificielle bio-inspirée, biorobotique portée par la Chine et les États-Unis, accélération fulgurante du solaire et de l’éolien : le contexte mondial impose des choix décisifs. Quels chemins s’offrent à la France pour intégrer ces nouvelles technologies, modeler son avenir énergétique et conserver un rôle de leader industriel ?

Le gouvernement français, via la loi Gremillet, planche sur la construction de 14 réacteurs nucléaires EPR2, tandis que les objectifs pour le solaire et l’éolien restent faibles et flous. Ce choix déplaît aux acteurs des énergies renouvelables, comme le Syndicat des énergies renouvelables (SER), et suscite l’inquiétude d’eurodéputés écologistes, d’autant que la dynamique mondiale est très différente : en 2024, 93 % des nouvelles capacités de production électrique sont renouvelables selon l’IRENA, avec la Chine en meneuse incontestée. Dans le même temps, la nouvelle vague d’intelligence artificielle — l’IA organoïde, fusion du vivant et du digital — s’incarne à travers la recherche chinoise et les innovations mises en avant lors de VivaTech à Paris.

En France, entre juin et juillet 2025, les débats parlementaires sur la programmation énergétique (PPE) rythment les réactions du monde industriel et des filières renouvelables, tandis que la scène tech se retrouve à VivaTech entre IA générative, biorobotique et solutions environnementales.

À l’international, la Chine truste la croissance solaire (plus de 80 % des ajouts mondiaux) et explore la biorobotique à vitesse grand V, tandis que les États-Unis et l’UE s’efforcent de suivre. Les choix français — soutenir le nucléaire, rester timide sur les renouvelables, ou embrasser les ruptures bio-numériques — revêtent une portée stratégique. Des chercheurs de l’Université de Tianjin, par exemple, connectent déjà des mini-cerveaux biologiques à des robots, promettant des machines plus adaptatives, résistantes, et économes en énergie.

Les défis énergétiques, climatiques et économiques exigent alors de réinventer la production comme l’usage de l’énergie, et de décloisonner industrie, société et numérique. La France, dotée d’un solide tissu industriel et d’une filière tech reconnue, doit choisir entre la poursuite d’un leadership fondé sur l’innovation verte et numérique, ou le risque de marginalisation sur la scène technologique et industrielle mondiale.

Alors que la nouvelle programmation énergétique reste imprécise sur le sort des renouvelables, et que l’industrie mondiale investit dans des modèles hybrides “vivant-machine”, la souveraineté énergétique et la compétitivité technologique de la France se rejouent dans les arbitrages de ces prochains mois.

Malgré l’urgence climatique et l’accélération de la transition énergétique au niveau mondial, la stratégie française bifurque plus nettement vers le nucléaire. Le Sénat entend construire 14 réacteurs EPR2, sans fixer d’objectif précis pour l’éolien ou le solaire. Le président du SER, Jules Nyssen, résume l’inquiétude du secteur :

« Dessiner l’avenir énergétique de la France en décidant, par pure convention politicienne, que le solaire et l’éolien doivent être exclus, est totalement irresponsable. »

La réalité mondiale pèse pourtant lourd dans le débat. Selon l’IRENA, les capacités électriques renouvelables installées en 2024 atteignent 92,5 % des ajouts totaux, largement dominés par le solaire (plus de 270 GW, dont les quatre cinquièmes en Chine) et l’éolien (65 GW). Chine, États-Unis et UE se partagent plus de 80 % de ces installations, la Chine assurant à elle seule 63 % du solaire mondial. La France, malgré un record historique de près de 5 GW supplémentaires en 2023, ne représente qu’environ 1 % du total annuel mondial, et reste dépendante d’un parc nucléaire vieillissant qui garantit certes une électricité décarbonée, mais peine à absorber la variabilité croissante des renouvelables et à s’adapter au choc technologique en cours.

Sur le plan technologique, l’explosion du marché de l’IA rebat les cartes. Plus de 85 % des entreprises françaises déclarent vouloir investir davantage dans l’IA : réseaux électriques intelligents, maintenance automatisée, innovations santé… et désormais, la biorobotique. En Chine, à Tianjin, des robots dotés de “mini-cerveaux” humains franchissent un nouveau seuil. Comme le détaille Liqun Chen, chercheuse à l’université de Tianjin :

« Ce cerveau sur puce donne au robot l’équivalent d’un système nerveux, capable de réagir aux stimuli, d’interpréter son environnement et de commander directement ses mouvements – sans même passer par des capteurs électroniques classiques. »

Une telle avancée promet une robotique plus autonome et drastiquement moins consommatrice d’énergie que les architectures numériques actuelles. Le secteur énergétique et industriel entre ainsi dans une phase de recomposition où la convergence entre vivant et machine pourrait s’avérer disruptive. En se contentant de rester spectatrice, la France risque de perdre la main sur la double course à la décarbonation et à la digitalisation.

L’histoire énergétique française est marquée depuis les années 1970 par une stratégie de souveraineté centrée sur le nucléaire, qui couvre aujourd’hui près de 70 % des besoins d’électricité. Ce choix a permis de minimiser le recours au charbon et au gaz, mais a freiné le développement massif des renouvelables, là où la Chine, l’Allemagne ou les États-Unis ont investi massivement dans le solaire et l’éolien. En 2024, les installations renouvelables battent tous les records : près de 93 % des nouvelles capacités mondiales, avec une croissance ultra-majoritaire portée par la Chine, qui engrange 216 GW de solaire en une seule année.

Si la France a comblé une partie de son retard avec 5 GW ajoutés en 2023, cette performance reste marginale à l’échelle mondiale. Le climat d’incertitude autour de la PPE, conjugué à un flou sur les ambitions solaires et éoliennes, place le pays en porte-à-faux, alors que les débats parlementaires tentent d’exclure ces filières du mix officiel. Ce statu quo inquiète aussi bien le SER, des industriels que les ONG environnementalistes.

En parallèle, la compétition globale sur la tech de rupture s’intensifie. VivaTech, salon international de l’innovation, témoigne du dynamisme de l’IA, du quantique et des robots intelligents dans tous les pans de l’économie. Alors que les géants américains et chinois mènent la danse sur l’IA, des laboratoires comme celui de Tianjin préparent la révolution organoïde : la combinaison de cellules cérébrales humaines et de robotique pourrait ouvrir une ère de machines apprenantes, économes, adaptatives – un bouleversement pour l’industrie, et peut-être, à terme, pour la gestion intelligente des réseaux d’énergie ou des transports.

Dans ce contexte de rattrapage énergétique, d’incertitudes politiques et d’expectative technologique, la France se retrouve à un carrefour historique. Elle doit désormais définir un nouveau modèle d’innovation capable d’articuler souveraineté, écologie et adoption des technologies avancées — sous peine de décrocher durablement sur la scène mondiale.

Chiffres et repères :

  • 92,5 % des nouvelles capacités électriques mondiales proviennent des renouvelables en 2024, dont 270 GW de solaire (216 GW en Chine).
  • En France, 5 GW de renouvelables installés en 2023, à peine 1 % de la croissance mondiale.
  • Le solaire, énergie la plus rapide et souvent la plus compétitive, compte pour 75 % des nouvelles installations, l’éolien pour 15 %.
  • La PPE, qui définit les “énergies décarbonées”, entretient le flou : solaire et éolien en sont parfois absents, au profit de l’hydraulique, la géothermie ou la biomasse.
  • Plus de 85 % des entreprises françaises prévoient d’accroître leurs investissements en IA.
  • Les robots à cerveau organoïde, tels que ceux développés à Tianjin, fonctionnent par impulsions bioélectriques et pourraient réduire drastiquement la consommation énergétique des dispositifs intelligents.

Au cœur de ces mutations, l’acceptabilité du public est une question clé : si la France reste méfiante à l’égard des robots “vivants” pour les applications critiques (santé, énergie), des efforts de pédagogie et de transparence seront nécessaires.

À l’horizon, une convergence s’annonce également entre réseaux électriques intelligents et IA hybride “vivant-machine”, capable d’optimiser en temps réel la production d’énergie, la flexibilité et la résilience face aux cybermenaces.

Ce qui se joue aujourd’hui dépasse le simple arbitrage entre nucléaire et renouvelables : il s’agit désormais de la capacité du pays à retrouver une place de pivot industriel et technologique, à l’heure où le couple innovation énergétique et intelligence artificielle bouleverse l’économie mondiale.

Les prochains mois seront décisifs, entre publication de la PPE, arbitrages pour les filières d’avenir et opportunités à saisir lors de grands rendez-vous comme VivaTech. Car au rythme où avancent la Chine et les États-Unis, le risque existe bel et bien que la France devienne demain cliente de solutions énergétiques et industrielles conçues à l’étranger, plutôt qu’actrice des prochains grands sauts technologiques.

Face à l’intensification globale de l’innovation, la capacité à articuler formation, recherche et écosystèmes industriels devient un enjeu central : la France peut garder son rang, à condition d’embrasser sans frilosité la promesse du renouvelable et de l’IA bio-inspirée.

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