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Nucléaire, renouvelable, IA bio-inspirée : la France à la croisée des révolutions énergétiques et cognitives

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Alors que le monde accélère sur les énergies renouvelables et que la Chine domine la révolution solaire, la France relance le nucléaire sans stratégie claire pour le vert, tout en observant la montée de nouvelles intelligences robotiques inspirées du vivant. Qui pilote vraiment notre futur technologique et écologique, et comment la France peut-elle conjuguer souveraineté, innovation cognitive et transition énergétique durable ?

Juillet 2025, France. Tandis que l’Assemblée et le Sénat finalisent la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), l’Hexagone mise sur la relance du nucléaire – 14 nouveaux réacteurs EPR2 prévus –, tout en repoussant à l’automne toute clarification sur les objectifs pour le solaire et l’éolien. Cette posture, dénoncée par les acteurs des renouvelables et des élus européens, tranche avec la tendance mondiale : selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), 93 % des nouvelles capacités de production électrique installées cette année dans le monde sont issues du renouvelable, en grande majorité du solaire (avec la Chine en locomotive, près de 63 % de la croissance mondiale), tandis que la France ne pèse que pour 1 % de ces ajouts.

En parallèle, la « French Tech » tente de briller à VivaTech, événement phare où l’intelligence artificielle tient le haut de l’affiche, entre robots humanoïdes, détections santé et IA pour l’écologie. Mais pendant que l’IA classique atteint ses limites pour comprendre l’imprévisible du réel – comme démontré par les chercheurs américains de John Hopkins sur la cognition artificielle –, la Chine dévoile déjà ses premiers prototypes de robots à « cerveau organoïde », fusionnant neurones humains et circuits numériques. L’objectif : des machines frugales en énergie, capables d’interpréter leur environnement social et physique de façon inédite.

Face à la crise climatique qui exige à la fois une transition énergétique rapide et un saut technologique majeur, l’avenir industriel, numérique et écologique de la France se joue dans sa capacité à combler ce « gap » dans les innovations vertes et cognitives. Les choix d’aujourd’hui, dans l’énergie comme dans l’IA, dessineront la souveraineté – ou la dépendance – de demain.

Transition énergétique : une France en retrait face à l’accélération mondiale

Face à l’urgence climatique mondiale, les débats sur la direction énergétique de la France s’intensifient. Le contraste entre la dynamique internationale des énergies renouvelables et les hésitations françaises s’est encore creusé au premier semestre 2025.

Selon le dernier rapport de l’IRENA, « 92,5% des nouvelles capacités électriques installées dans le monde en 2024 sont d’origine renouvelable ». Le solaire photovoltaïque, en particulier, explose : plus des trois quarts des nouvelles capacités installées sont des panneaux solaires, majoritairement en Chine – avec 216 GW déployés rien que dans l’Empire du Milieu, loin devant l’Union européenne dans son ensemble. Au total, la Chine concentre près de 63% de l’essor mondial des renouvelables, suivie des États-Unis et de l’UE, alors qu’en Afrique subsaharienne, l’adoption reste marginale (moins de 1% des ajouts globaux).

Dans ce contexte, les choix nationaux sont scrutés. Mardi 8 juillet au soir, le Sénat a voté en deuxième lecture une relance « massive » du nucléaire, misant sur 14 nouveaux réacteurs EPR2, sans pour autant fixer d’objectif concret pour les renouvelables – un flou qui inquiète jusque sur les bancs européens. L’eurodéputé écologiste Yannick Jadot s’alarme :
93% des nouvelles capacités de production électrique installées dans le monde, sont des énergies renouvelables. La France risque d’aller à contre-courant de la dynamique internationale.

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui fédère plus de 500 acteurs du secteur et défend 166 000 emplois, enfonce le clou dans un communiqué, jugeant la tendance législative « irresponsable » :
Les filières solaire et éolienne, absentes des amendements actuels, sont les seuls segments renouvelables en croissance forte à l’échelle mondiale… Les conséquences énergétiques et sociales seraient désastreuses si la France les écarte de sa programmation, alerte son président, Jules Nyssen.

En chiffres, la France progresse doucement : en 2023, le pays a battu son record annuel avec un ajout de 5 GW d’électricité renouvelable (principalement solaire et éolien), ce qui représente environ… 1 % des nouvelles capacités mondiales. Le retard vis-à-vis de ses voisins et rivaux devient palpable.

Les risques d’une stratégie déséquilibrée

  • Retard dans la création de filières, fuite de valeur ajoutée vers l’Asie, impact sur la souveraineté énergétique.
  • Mise en danger des filières et des emplois du renouvelable, alors même que ces secteurs sont porteurs à l’échelle mondiale.
  • Affaiblissement de la position française dans les grandes alliances stratégiques autour de l’innovation verte, affaiblissement du potentiel de réponse technologique à la crise climatique.

Le contraste entre accélération mondiale et incertitudes hexagonales s’étend désormais au débat sur les technologies cognitives, l’intelligence artificielle et la robotique bio-inspirée — domaines où l’avant-garde internationale avance, tandis que la France hésite encore à massifier ses investissements stratégiques.

Un héritage nucléaire face à la pression du renouvelable

Dans la course mondiale à la transition énergétique et à l’innovation technologique, les choix opérés aujourd’hui s’inscrivent dans une histoire longue et dans un paysage global en profonde mutation. Historiquement, la France s’est distinguée par son investissement massif dans le nucléaire dès les années 1970, sécurisant ainsi une part importante de sa production d’électricité bas carbone — mais au prix d’une forte centralisation et d’un ralentissement sur d’autres filières émergentes. Pendant que nombre de pays diversifiaient leurs mix énergétiques, l’Hexagone concentrait ses efforts sur le parc nucléaire, aujourd’hui vieillissant, relançant récemment le débat sur la nécessité de nouveaux réacteurs EPR et sur la place à accorder aux énergies renouvelables dans la prochaine PPE.

À l’échelle mondiale, la dynamique est tout autre. D’après l’IRENA, 92,5 % des nouvelles capacités électriques installées en 2024 sont renouvelables, dont près des trois quarts en solaire photovoltaïque, avec la Chine à la manœuvre puisqu’elle représente à elle seule quelque 63 % de la croissance mondiale. Les États-Unis et l’Union européenne restent à la traîne, même si le Vieux Continent se distingue par des initiatives d’intégration régionale et des objectifs environnementaux ambitieux. À titre de comparaison, la France — malgré une accélération en 2023 avec 5 GW de capacités renouvelables ajoutées, principalement solaire et éolien — pèse moins de 1 % du total mondial, soulignant un retard structurel sur ses voisins les plus volontaristes (Espagne, Allemagne, Scandinavie).

Sur le plan socio-économique, le virage vers les technologies vertes et intelligentes s’impose comme un levier majeur de compétitivité et d’emplois à l’international. Le secteur des énergies renouvelables génère, selon le SER, plus de 166 000 emplois rien qu’en France — et des centaines de milliers à l’échelle mondiale, avec un potentiel de diversification notable de l’industrie nationale. Le refus ou l’exclusion des filières stratégiques comme le solaire et l’éolien, dénoncé par les acteurs du secteur, serait non seulement un contre-sens en matière écologique, mais pourrait aussi freiner l’innovation et la souveraineté industrielle du pays alors que la Chine, les États-Unis et des économies émergentes misent déjà massivement sur ces domaines.

D’un point de vue technologique, la France est également confrontée à une accélération sans précédent. Les dernières vagues d’innovation — robotique, intelligence artificielle, bio-inspiration — redessinent le périmètre de la compétitivité industrielle et scientifique mondiale. Avec l’essor de l’IA “classique” mais aussi l’émergence de nouvelles interfaces hybrides (organoïdes, bio-robotique), l’enjeu est de taille pour rester dans la course, alors que des événements internationaux majeurs comme VivaTech illustrent à chaque édition l’avance prise par certaines nations dans la transition croisée numérique et écologique.

La France se trouve à la croisée des chemins : entre héritages énergétiques (nucléaire), impératifs climatiques (déploiement du renouvelable), et nouvelle donne technologique (IA, organoïdes). L’arbitrage des prochaines années façonnera la capacité du pays à peser sur le nouvel ordre économique, industriel et climatique mondial.

La montée du solaire et la relégation du renouvelable ?

Le solaire photovoltaïque a représenté à lui seul trois quarts des nouvelles capacités énergétiques renouvelables mondiales installées en 2024 (270 GW sur environ 360 GW d’installations). À titre de comparaison, la puissance totale du parc nucléaire français est d’un peu plus de 61 GW. À elle seule, la Chine a installé en solaire l’équivalent de 3,5 fois le parc nucléaire français, en seulement un an.

Si la France se dote d’un programme de 14 EPR2 susceptibles d’entrer en production à partir de 2035, la filière solaire mondiale ajoute chaque année une capacité équivalente à 4 ou 5 nouveaux EPR par… semaine (environ 270 GW/an). Côté coûts, selon l’IRENA, le solaire photovoltaïque est désormais l’une des énergies les moins chères à produire (en moyenne 0,049 $ le kWh dans le monde).

Selon le Syndicat des énergies renouvelables, les premiers amendements débattus à l’Assemblée risquent d’exclure explicitement le solaire et l’éolien de la programmation énergétique officielle, au profit du nucléaire et de filières hydrauliques ou géothermiques. Une situation dénoncée comme “négationniste” et risquée pour l’emploi : le secteur renouvelable emploie déjà plus de 166 000 personnes en France.

Révolution cognitive : IA, robotique bio-inspirée et enjeux énergétiques

Des expériences menées à l’Université John Hopkins montrent que si l’IA excelle pour reconnaître des images fixes, elle “perd pied” dans des tâches prédictives sur des scènes réelles en mouvement : compréhension d’intentions, anticipation d’accidents ou lecture d’interactions sociales. De sérieux défis restent à relever avant qu’une IA puisse remplacer un humain pour l’analyse dynamique du monde réel.

Les “cerveaux” sur puce développés en Chine pourraient consommer jusqu’à 1 000 fois moins d’énergie que les architectures IA de type ChatGPT, tout en ayant une capacité d’apprentissage évolutive (plasticité neuronale). Premier prototype : un mini-robot réagissant à la couleur d’un feu de circulation, sans capteur numérique, seulement via synapses biologiques. Les applications évoquées vont de la prothèse neurale au robot d’accompagnement médical.

Lors de la 9ème édition du salon VivaTech (Paris), 85 % des entreprises présentes déclarent vouloir augmenter leurs investissements en intelligence artificielle. L’événement met en avant l’IA appliquée à l’environnement (monitoring marin, agriculture précise), à la santé (lunettes audio, diagnostic d’humeur par selfie) et à l’industrie créative (films générés par IA).

Mondialisation de l’énergie et déséquilibres régionaux

Si la Chine, l’UE et les États-Unis concentrent plus de 80 % des nouvelles capacités renouvelables installées, l’Afrique subsaharienne représente moins de 1 %, faute d’investissement et d’infrastructures.

La domination du renouvelable sur les nouvelles capacités (93 % des ajouts en 2024) ne signifie pas encore une production majoritaire : à fin 2024, le renouvelable pèse environ un tiers du mix mondial, le reste venant encore essentiellement du charbon, du gaz et du nucléaire.

Synergies entre IA et transition énergétique

Les synergies entre IA (deep learning, biorobotique) et transition énergétique s’annoncent prometteuses pour piloter des réseaux électriques “intelligents”, rendre les villes sobres, et suivre la biodiversité ou la pollution en temps réel, ouvrant la voie à une gestion prédictive et fine – encore à inventer à l’échelle française.

Pour aller plus loin

  • Rapport 2025 de l’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables)
  • Chiffres clés des énergies renouvelables du ministère français de la Transition écologique
  • VivaTech (prochaines éditions/replays sur vivatechnology.com)
  • Syndicat des énergies renouvelables (SER)
  • Universités et laboratoires pionniers sur la biorobotique, notamment en Chine
  • Débats et décrets à venir sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE)
  • Suivi des initiatives européennes et internationales sur la régulation de l’IA et des technologies bio-inspirées
  • Portails institutionnels, conférences internationales (KubeCon, CES…), newsletters spécialisées

La scène technologique française, portée par ses chercheurs, ses startups et ses filières industrielles, reste en mouvement – tiraillée entre choix politiques, pression du climat et nouvelles promesses cognitives. Les arbitrages à venir dessineront la feuille de route tricolore dans la grande aventure mondiale de l’innovation verte et intelligente.

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