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Rira bien qui rira (encore) : L’humour, arme de résistance face à l’actualité mondiale

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Face à une actualité qui carbure à l’angoisse et à la gravité, l’humour s’invite comme arme discrète de résistance : de De Gaulle à Zelensky, des discours politiques aux réseaux sociaux, il questionne, secoue — et rappelle qu’on peut encore rire, même (surtout !) quand le monde voudrait l’oublier. Mais où, comment, et jusqu’à quand pourra-t-on dégainer la punchline salvatrice ?

Des humoristes de scène aux as des réseaux, des dirigeants historiques à moustache ou à cravate rentrée dans le gilet pare-balles, des politiques qui dégainent la vanne comme d’autres tweetent des menaces indécryptables. Du général De Gaulle, illustre maestro du bon mot, à Volodymyr Zelensky, désormais comique de guerre, en passant par le sénateur-punchliner Claude Malhuret, sans oublier Margareth Thatcher, Fabrice Luchini ou l’incontestable Pierre Desproges. Et bien sûr, l’armée de trolls (ou d’optimistes) du web, qui tente de conjurer la catastrophe en 280 caractères maximum.

Un inventaire caustique du rôle, des mutations (et parfois des naufrages) de l’humour face à une actualité internationale qui, si elle fait rarement sourire, inspire à tout le moins la plus élémentaire des ironies. Comment le rire, art vénérable du contrepied politique et social, traverse-t-il les tempêtes modernes ? À l’heure où le politiquement correct pointe à la police des mœurs, où la censure – humaine ou algorithmique – sévit, l’humour politique, la satire et l’autodérision trouvent-ils encore leur place ?

L’urgence est permanente, chaque flux d’actualité, ascenseur émotionnel compris, fournit son lot quotidien (et nocturne) de gravité à désamorcer. D’hier (quand les mots circulaient en Kabyles à cheval) à maintenant (où ils prémâchent le buzz en 6 secondes sur TikTok), la nécessité de rire – et ses risques corrélés – n’a jamais été aussi d’actualité.

Des hémicycles aux timelines, des tribunes officielles de l’ONU aux parkings de Van aménagés, des plateaux télé à la twittosphère, jusque dans les tribunaux où l’humour équivaut parfois à un délit. De Paris à Kiev en passant par Alger ou Dresde, le front du rire ne connaît ni frontières ni couvre-feu.

Par transmission intergénérationnelle de la vanne ! En filiation directe du bon mot historique (De Gaulle, Clémenceau, Churchill) aux punchlines millésimées Malhuret/Zelensky, jusqu’à la speed-satire virale que s’échangent les réseaux sociaux. L’humour dégaine pour désamorcer, persuader, dérider ou… faire sauter le plafond de la censure, quitte à se retrouver demonetisé pour « sarcasme non consenti ».

Parce que la gravité du monde, à force de tourner en boucle, donne la nausée. Et parce que rire – même d’un rire nerveux, absurde ou caustique – empêche de sombrer dans l’esprit de sérieux. Comme le rappelle Aurélie Julia, l’humour est un signe d’intelligence, un droit quasiment sacré face à la tragédie omniprésente ; c’est aussi le dernier « hapiness » (oui, on assume la faute, clin d’œil) auquel s’accrocher dans la playlist anxiogène du monde.

Évidemment, attaque de l’actualité oblige, impossible de parler d’humour sans reconnaître que ces temps-ci, se marrer tient du sport de haut niveau (avec plus de risques de blessures qu’un match de rugby sans arbitre VAR). Le contexte immédiat a de quoi déclencher des fous rires nerveux : entre tensions internationales, guerres d’ego sur fond de guerre tout court, menace de censure qui plane façon épée de Damoclès sur la liberté d’expression, et réseaux sociaux qui transforment chaque vanne en risque de procès collectif… franchement, il y a de quoi regretter l’époque où un bon mot de Clémenceau suffisait à marquer l’histoire, plutôt qu’un hashtag.

En 2024, selon Reporters sans frontières, l’Algérie compte environ 250 détenus d’opinion, nombreux condamnés pour « terrorisme »… souvent pour avoir été un peu trop spirituels (au mauvais endroit, mauvais moment). Les punchlines politiques virales rapportent gros : l’intervention cinglante du sénateur Claude Malhuret (Taxant Trump de Néron et Musk de « bouffon sous kétamine ») a buzzé au-delà de l’Atlantique, relancée par CNN et la BBC… et inspiré tant de commentaires qu’on se demande s’il ne faudrait pas rémunérer les sénateurs au view sur YouTube. La moindre blague mal interprétée entraîne censure ou procès virtuel : en France, « humour noir non consenti » rime désormais avec signalement, démonétisation, voire recalage à vie sur TikTok/X (l’humour PC, c’est comme la variole : un coup on s’en méfie, un coup non).

Quelques punchlines :

  • De Gaulle, toujours statue et voltige : « Le plus élevé, c’est le moins encombré ».
  • Malhuret, mode XXIe siècle : « Si vous voulez faire passer des idées dans un discours… la punchline, puis l’humour. Sinon, vous n’êtes pas écouté. »
  • Zelensky, l’humour de tranchée : « Je porterai un costume quand cette guerre sera terminée. Peut-être un comme le vôtre, ou moins cher. »
  • Pierre Desproges, fataliste visionnaire : « Nous n’avons plus de grands hommes mais des petits qui grenouillent… dans une sérénité de l’incompétence qui force le respect. »

La société se crispe sur la vanne interdite : chacun rêve de détendre l’atmosphère sans se faire crucifier en public ou en inbox. La punchline propulse ou détruit — la frontière étant plus mince qu’un tweet supprimé. Rire, c’est frôler la frontière entre bravoure et procès. Demandez à certains journalistes algériens : un pamphlet jugé déplacé et vous êtes subitement exfiltré du stand-up vers la cellule sans micro.

Dans un monde où chaque breaking news a la texture d’un sketch trop tiré, rire reste l’un des seuls superpouvoirs accessibles à tous — mais parfois au péril de la tranquillité numérique (ou carrément du casier judiciaire).

L’humour, avant d’être un GIF animé, reste le privilège du malin qui ricane dans la tempête. De l’Antiquité à Strafor (le fou du roi, version Linkedin), la vanne a été arme politique ou sociale, quitte à risquer de perdre la tête (au sens propre). Les XXe et XXIe siècles ont vu l’humour politique grimper d’un cran : Clémenceau, Churchill, De Gaulle rivalisaient de verve vacharde. « Une colonie française qui a mal tourné » ? Clémenceau aurait récolté des millions de likes. De Gaulle rivalisait de pointes, et sa posture faisait presque aussi peur qu’un algorithme de suppression automatique. Thatcher, Luchini, même Mitterrand intégraient la petite phrase qui marque, qui tue, qui fédère ou désamorce.
Aujourd’hui, du président ukrainien ex-comique – Zelensky, qui cite Louis de Funès en conférence internationale – aux influenceurs politiques sur TikTok, la tradition de l’humour de résistance devient virale, mobile… mais périlleuse.

70 % des internautes mondiaux consomment ou partagent du contenu satirique (étude Pew Research). 67 pays où satire = risque de prison ; la palme de la définition floue/repressive va sans conteste à l’article 87 bis du code pénal algérien (Article 3), mais la Turquie ou la Chine n’ont pas à rougir du palmarès. En France, la blague est surveillée autant qu’un meeting littéraire en 1950, mais se consomme quand même… sous le manteau.

L’humour est l’indice météo officieux de la liberté dans un pays. Où il gèle, les vannes se planquent. Où il fait chaud, elles fusent… jusqu’à la prochaine vague de politiquement correct.

62 % des Français estiment que « l’humour est moins libre qu’avant » (sondage IFOP 2023) mais 78 % admettent continuer à rire des politiques entre amis – preuve que l’autocensure publique ne tue pas la private joke. Sur TikTok, #politique #humour flirtent avec 13 milliards de vues, mais une bonne blague dépasse rarement les 17 secondes d’attention. Claude Malhuret l’avoue : « La colère rend la formule plus facile »… et la viralité plus probable. 16 000 vidéos supprimées ou démonétisées chaque mois sur YouTube France pour « humour jugé sensible » (2023). En Algérie, on retient le chiffre de 250 détenus d’opinion, dont nombre de journalistes et humoristes – là-bas, le jeu de mots s’écrit à la craie, version éphémère. L’école De Funès fait des émules à l’Est : Zelensky, stand-uppeur devenu président, dégaine l’ironie à la tribune de l’ONU comme d’autres la smala sur TikTok. Au Danemark, la punchline est littérale — « C’est plus cool d’être mangé par un lynx que de pourrir. »

Moralité : si le rire ne met pas (toujours) à l’abri de la crise, il permet au moins de garder la tête hors de l’eau (et la langue bien pendue).

Pour muscler votre « hapiness » sans risquer la censure, mode d’emploi express :

  • Feuilletez le dernier numéro de la Revue des Deux Mondes spécial « humour politique », de De Gaulle à Mitterrand via Thatcher (car la punchline n’a pas de genre ni de frontière).
    Lire par là
  • Visionnez la masterclass Nano-Trumpesque de Malhuret – « le bouffon sous kétamine », l’indignation dosée et la punchline décapante, viralité garantie.
    Replay ici
  • Offrez-vous une minute de Desproges, érigé en paratonnerre contre la lourdeur mondiale.
  • Plongez-vous dans les lois d’Algérie, si vous aimez le suspense et l’humour version Kafka.
    Liberté de la presse Algérie
  • En bonus, leçons de Zelensky : la meilleure défense, c’est l’humour frontal (et si ça rate, la samba télévisée – toujours utile pour une reconversion).

Bref : en 2024, on peut (toujours) rire. Parfois, ça fait grincer des dents, parfois risquer la correctionnelle. Mais comme disait ma grand-tante (non référencée dans le Who’s Who des humoristes historiques), « le bonheur, c’est de pouvoir rire de tout, longtemps… tant qu’on n’est pas interrompu par la prochaine notification. »

Courage, et riez lucidement : c’est la meilleure façon de résister à l’actualité – et d’écrire la prochaine punchline virale. Fin de série. Pour aujourd’hui.

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