Qui, en 2025, fait la pluie, le beau temps — et les orages de stock-options — sur le marché de l’intelligence artificielle ? Meta, OpenAI, Anthropic & Co. Se livrent une guerre féroce et fortunée pour rafler les cerveaux les plus brillants, dans des open spaces surchauffés, au sein de data centers plus étendus que la modestie de Mark Zuckerberg. Objectif : façonner la première « superintelligence » et dominer le monde (au minimum, le marché), quitte à vendre du sens au travail à des chercheurs qui commencent à douter du réel. À la clé : milliards, bonus dignes du PSG et épuisement professionnel pour qui rêve de changer la donne.
Juillet 2025, Silicon Valley : Mark Zuckerberg a investi la moitié du PIB d’un petit pays pour bâtir des data centers censés alimenter des IA « superintelligentes » à la chaîne — et, accessoirement, son ego. Mise en service prévue pour 2026. Face à lui, OpenAI, rebaptisé « Open-Portes-du-Turnover », voit ses meilleurs éléments partir chez Meta, attirés par des offres mirobolantes, dignes d’un mercato de Ligue 1. En ligne de mire : la domination de la prochaine apocalypse technologique, celle de la machine censée « surpasser l’homme »… ou, au pire, réussir à finir une réunion sans PowerPoint. Tout cela, à coups de milliards, d’OPA affectueuses sur les start-up du moment, et de promesses de sens professionnel, jusqu’à l’épuisement — qu’il soit électrique ou psychologique.
Pourquoi ce timing ? La superintelligence, c’est la nouvelle ruée vers l’or. Elle promet de tout faire : persuader n’importe qui de n’importe quoi (études à l’appui), et transformer toute démission en mini-apocalypse boursière chez le concurrent. Dans cette relecture de « Qui veut la peau de Roger Cerveau ? », Silicon Valley n’a qu’un Graal : conquérir des neurones, quitte à finir sans âme.
Qui tire les ficelles ? Meta, OpenAI, Anthropic et une poignée de patrons bodybuildés au personal branding, qui recrutent à coups de stock-options suréquipées. Leur arme ? La promesse d’une IA aussi puissante qu’un débat de philo sur Twitter, et la certitude que le dernier à croire à la « mission » remportera, à défaut du jackpot, la médaille du meilleur turnover.
Bienvenue dans la Silicon Valley, là où le QI moyen d’un open space dépasse désormais le PIB du Luxembourg — et où chaque RH rêve d’augmenter la RAM de ses salariés plutôt que leur salaire.
Meta, OpenAI et la ruée vers la superintelligence
Première donnée : Meta ne vient plus les mains vides. Mark Zuckerberg annonce des « centaines de milliards de dollars » investis dans des data centers XXL. Prometheus, son futur bébé, devrait démarrer en 2026 ; Hyperion affichera 5 gigawatts — l’équivalent énergétique de 1 à 4 millions de foyers américains. Pour entraîner une IA qui, rappelons-le, ne sait toujours pas pourquoi votre chat grimpe sur la table.
Meta s’offre aussi un joli gâteau : 14 milliards de dollars pour 49 % de Scale AI, roi des jeux de données — pas pour gagner des peluches, mais retrouver le fil d’Internet, opinion politique de votre ex comprise.
OpenAI, lui, hésite entre retenir ses ingénieurs à coup de cryptomonnaies et distribuer des offres « explosantes » : six heures pour signer ou repartir bredouille. En interne, l’action est passée de 67 $ en mai 2023 à 210 $ fin 2024. Mais cela n’empêche pas les démissions : seulement 67 % de rétention à deux ans (contre 80 % chez Anthropic). Les mots circulent : les ingénieurs sont huit fois plus susceptibles de rejoindre Anthropic depuis OpenAI que l’inverse — reste à savoir si c’est pour l’éthique ou juste pour la moquette.
Déclarations officielles :
- Mark Zuckerberg ambitionne de « bâtir des réseaux informatiques de plusieurs gigawatts ». Traduction : plus question de faire tourner mes IA sur un micro-onde.
- Un ingénieur courtisé note : « Vous êtes censé tout donner à Meta AI. L’argent ne suffit pas pour ça. » Sauf à compter en heures de sommeil.
- Chez OpenAI : « Certaines offres sont littéralement des ‘offres explosantes’, avec des délais de quelques heures ». On est passés du big data au big drama.
Les conséquences sont immédiates. Meta tente de rattraper son retard IA à coups de millions et de têtes volées. OpenAI voit ses talents filer chez Meta, Anthropic ou, pire, vers la concurrence indépendante qui promet du « sens » en prime. Anthropic joue, lui, la carte d’une IA plus sûre et s’affiche avec le meilleur taux de rétention du secteur. Reste la question : mission-driven ou attrition-driven ? À la Silicon Valley, on accepte un CDI à 300K$/an… mais on t’appelle quand même « ressource » à la machine à café.
En coulisse, tout s’accélère : avec des IA capables de persuader les humains, la prochaine « guerre des cerveaux » sera peut-être, ironie suprême, moins une guerre de cerveaux humains que de GPT spécialisés dans la vente d’opinions. Reste à savoir si Zuck, Altman & Co parviendront un jour à acheter solidarité, sommeil et fidélité — ou à défaut, un algorithme qui résistera au bore-out.
Pendant ce temps, le public s’étonne que ChatGPT oublie son prénom, alors que le prochain « super-intelligent » sera peut-être le RH capable de survivre à trois cycles de restructuration sans oublier l’anniversaire de l’open space.
Une guerre des cerveaux… version 2025
Avant même que Zuckerberg ne tente de rivaliser avec la consommation d’électricité de la Belgique, la guerre des cerveaux était déjà lancée. Silicon Valley, terre de la compétition pour les meilleurs cerveaux depuis la nuit des garages Apple. Avant, les pionniers barbus bricolaient dans leur coin ; aujourd’hui les ingénieurs sont draftés façon NBA — on mise des millions, on promet la victoire, et à la moindre défaite, c’est le board qui change l’entraineur.
Les chiffres donnent le vertige :
- 100 à 200 milliards de dollars investis mondialement dans l’IA en 2024.
- Turnover éclairs : OpenAI retient à peine 70 % de ses effectifs deux ans, Anthropic 80 %, Meta 64 % malgré des salaires à faire trembler Netflix.
- Les packages ? Jusqu’à 1,4 million de dollars par an, hors bonus. Pour les stars, jusqu’à 300 millions sur 4 ans. De quoi dépasser Superman, version GAFAM.
En Europe, le débat tourne autour de l’éthique ; aux États-Unis, autour du montant du package et, pourquoi pas, du nombre de Tesla par recrue. En Chine, l’État finance à fond, les chercheurs sont propulsés à coups de publications et la censure fait le reste.
Même la communication politique est dépassée par l’IA, capable de modéliser l’opinion d’un pays entier pendant que Facebook change d’avatar pour la 20e fois de l’année.
Bref, la guerre de la superintelligence, c’est la Guerre froide version tweets et café, avec des laboratoires qui siphonnent les talents de leurs voisins, et des promesses de « changer le monde » servies sur des PowerPoint éthiques. Mais derrière les serveurs, ce sont bien des humains — hackers ou pas — qui cherchent toujours l’ascenseur pour le 13e étage.
Quelques chiffres et anecdotes
- Un seul data center « Prometheus » chez Meta vise 5 gigawatts à terme — soit l’équivalent de 1 à 4 millions de foyers américains.
- Package salarial pour un poste IA chez Meta : 1 à 1,4 million annuel, hors stock-options et autres bonus stratosphériques.
- Rétention record chez Anthropic (80 %) contre 67 % chez OpenAI. Meta plafonne à 64 %.
- Depuis le retour de Sam Altman à la tête d’OpenAI, presqu’une dizaine de stars de la recherche ont filé chez Meta.
- En matière de persuasion, une IA « personnalisée » a 82 % de chances supplémentaires de faire changer d’avis un humain si elle connaît son profil.
- 75 % des gens savent qu’ils discutent avec une IA… mais changent quand même d’avis après interaction.
- Un témoignage anonyme résume la fatigue : « On bosse 90h/semaine pour rendre l’IA plus humaine. Résultat ? Je suis devenu chatbot moi-même. »
Le marché s’agite, la saga continue
La saga continue de s’écrire à un rythme effréné. Pendant que Meta, OpenAI et consorts organisent le mercato ultime du cerveau, quelques signaux faibles agitent déjà la scène :
- La question des données, carburant de ces modèles, reste brûlante et n’a pas fini d’inquiéter utilisateurs et régulateurs.
- Les écoles rivalisent de workshops : « Comment négocier sa clause de non-burnout chez Meta ».
- Les commissions d’enquête patinent : on attend toujours la clé USB promise pour l’audit indépendant.
- Sur Discord ou Twitch, les « anti-superintelligence clubs » bourgeonnent, entre memes et quiz « À qui appartient vraiment l’idée de superintelligence ? »
- Prochain round ? Des recrutements express, des communiqués fracassants et, peut-être, le jour où GPT-6 débattra du partage de l’humanité avec Grok et ChatGPT.
À part ça, pas de panique. La superintelligence n’a toujours pas de bouton pause. Mais rien n’interdit de débrancher le Wi-Fi… juste pour voir si quelqu’un répond encore.