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2024 : Sécurité DevOps, un impératif face à la hausse des cyberattaques Cloud et CI/CD

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Face à la recrudescence d’attaques sophistiquées comme celles qui ont visé Google, Bouygues ou l’administration française, la sécurité des pipelines DevOps — cœur de l’infrastructure Cloud moderne — devient un enjeu stratégique. Comment, en 2024, renforcer la chaîne CI/CD et Kubernetes pour contrer des menaces aussi variées que le vishing, les ransomwares ou les DDoS, tout en restant conforme et agile ? Stratégies, outils et réflexes à déployer s’imposent désormais, que l’on soit DevOps, architecte Cloud ou simple geek soucieux de son SI.

En 2024, la cybersécurité est sur toutes les lèvres, et pas uniquement à cause d’une hausse des budgets ou d’un effet de mode médiatique. De Google à Bouygues Télécom, en passant par les institutions publiques françaises et des acteurs mondiaux du Cloud, les attaques se multiplient à un rythme inédit : vols de données massifs (Google, Bouygues, plus de 6 millions de comptes exposés), ransomwares opérés par des groupes comme Lockbit, campagnes de DDoS pilotées par des collectifs pro-russes, sans oublier l’ingénierie sociale ultra-ciblée. Les infrastructures critiques, aujourd’hui bâties sur le Cloud, Kubernetes, les pipelines CI/CD et l’infrastructure as code (IaC), décuplent leur surface d’attaque, et les équipes DevOps / SRE se retrouvent en première ligne, à la frontière de la prod et de la sécurité.

Au cœur de ces incidents, on retrouve systématiquement des failles humaines et techniques exploitées via des outils du quotidien : un faux Salesforce Data Loader installé après un simple appel vishing, une image Docker compromise, des secrets exposés dans les pipelines, ou une dépendance Terraform infectée. Le risque n’est plus cantonné à la classique attaque DDoS ; il touche la supply chain DevOps — là où l’automatisation est censée garantir vitesse et fiabilité.

Ce contexte impose une réaction urgente des architectes Cloud et DevOps : adopter une sécurité by design, outiller chaque étape (CI/CD, monitoring, gestion des secrets…), et anticiper les menaces réelles révélées par l’actualité, plutôt que de se contenter de bonnes pratiques datées. Avec la sophistication croissante des attaques et la massification des données critiques dans le Cloud, chaque faille peut coûter des millions… et des nuits blanches à toute l’équipe.

Panorama 2024 : un contexte sous très haute tension

Les derniers mois l’ont prouvé : la cybersécurité n’est plus un sujet périphérique — c’est le nerf de la guerre pour toute stack Cloud ou CI/CD sérieuse. Rien que depuis début 2024, la France a enregistré plus de 2 200 attaques menées par un collectif pro-russe, ciblant plus de 200 entreprises et institutions publiques. Du côté des grandes entreprises, Bouygues Télécom s’est vu « piquer » les données de 6,4 millions de clients, IBAN compris, illustrant la tangibilité des risques pour la donnée sensible.

Même les géants du Cloud sont vulnérables. En juin, Google a reconnu avoir été victime d’un piratage : des hackers affiliés aux ShinyHunters ont récupéré des données issues d’un outil clé du workflow commercial, Salesforce, via une opération de vishing (hameçonnage par la voix), exploitant l’humain comme faille ultime : « Les pirates guident leur victime pour l’installation d’un malware se faisant passer pour le Data Loader Salesforce… ».

Du botnet européen “NoName” démantelé (plusieurs centaines de serveurs) à l’arrêt récent d’un membre clé du groupe Lockbit (spécialiste du ransomware, avec au moins 2 500 victimes mondiales en 2024, dont plus de 200 en France), la tendance est claire : les attaques sont industrielles, souvent pilotées par des groupes organisés, parfois avec des arrières pensées géopolitiques.

Pour les DevOps, architectes Cloud ou responsables sécurité, cela signifie :

  • Doublement des fuites massives de données en France sur la période 2023–2024 ;
  • Près de trois quarts des Français déjà touchés, et une généralisation des notifications RGPD / alertes côté clients internes ;
  • Des demandes accrues autour de l’audit, de la conformité, et du reporting d’incident à froid.

Dans un contexte d’intégration toujours plus poussée du Cloud, du DevOps, et des stacks multi-hébergeurs, le SI n’a jamais été aussi agile… et exposé.

Intégrer la sécurité dès la phase design, jusque dans la moindre étape du pipeline, devient désormais incontournable. En 2024, la question n’est plus “si” mais “quand” ton infrastructure — ou celle de ton client — sera visée.

D’où vient la menace et comment a-t-elle évolué ?

La transformation numérique s’est accélérée : migration massive vers le Cloud, adoption généralisée du SaaS, explosion des pipelines DevOps, microservices omniprésents… Résultat : la surface d’attaque des SI s’est démultipliée et professionnalisée. Les attaques ne relèvent plus du mythe du hacker du dimanche.

Historiquement, la cybersécurité se concentrait sur la défense périmétrique (firewalls, DMZ, proxy), et la gestion centralisée des droits. L’avènement du Cloud public (AWS, Azure, GCP) et des pratiques DevOps (déploiements automatisés, pipelines CI/CD, orchestrations Kubernetes) a rendu le « périmètre » élastique, parfois insaisissable : APIs ouvertes, clusters exposés, environnements de dev permanents…

Quelques chiffres viennent illustrer cette évolution :

  • Le nombre de cyberattaques documentées ciblant le Cloud ou les stacks DevOps a été multiplié par 4 entre 2019 et 2024.
  • En France, le volume des fuites de données massives a doublé en un an, et trois quarts des Français ont déjà vu leurs données exposées.
  • Les attaques contre des grands noms (Google, Bouygues, Air France, administrations publiques) sont devenues la norme.

À l’international, des groupes comme Lockbit ou ShinyHunters industrialisent le « crime as a service », tandis que les attaques DDoS du collectif NoName paralysent aussi bien des PME que des infrastructures critiques. L’ingénierie sociale se perfectionne, ciblant directement les chaines d’outils DevOps et Cloud (vishing, faux outils, modules ou images compromises…).

L’automatisation de l’infrastructure (IaC, orchestration Kubernetes, monitoring automatique, SSO, etc.) multiplie les possibilités… et les vulnérabilités : la moindre faille dans une pipeline CI/CD, la compromission d’un secret, ou une image de container mal signée peut ouvrir une brèche majeure.

Le DevOps et le Cloud sont devenus des cibles privilégiées pour des campagnes hyper-ciblées, exploitant la rapidité des déploiements et l’omniprésence des API. La professionnalisation des cybercriminels (franchises ransomware, DDoS à la demande, phishing appuyé sur le machine learning) met au défi les réflexes classiques de sécurité.

Ignorer ou minimiser la sécurité by design dans la transformation Cloud/DevOps aujourd’hui, c’est miser sur une chaîne aussi robuste que son maillon le plus faible… Et, en 2024, ce maillon saute plus vite qu’un rolling deploy mal testé.

Faits marquants & chiffres clés

  • Lors de la cyberattaque contre Google en juin 2024, l’outil utilisé pour tromper les victimes était un faux Salesforce Data Loader, preuve que le facteur humain demeure le maillon faible, même chez les géants.
  • Les attaques par vishing (arnaque par téléphone) ciblent surtout les fonctions support, finance et RH, fragilisant la chaîne d’identité et de privilèges jusque dans les stacks les plus automatisées.
  • Le collectif NoName a mené plus de 2 200 attaques en France depuis début 2023, inondant des sites institutionnels d’un volume allant jusqu’à 500 Gbps pour les plus grosses DDoS.
  • Après la fuite chez Bouygues Télécom (6,5 millions de clients concernés), des utilisateurs ont subi de nouveaux prélèvements ou tentatives d’hameçonnage quelques heures seulement après l’annonce officielle.
  • Les fuites de données françaises ont doublé entre 2023 et 2024, touchant potentiellement 75 % de la population.
  • Lockbit, avant son démantèlement partiel début 2024, a généré plus de 2 500 attaques sur l’année, dont 200 en France ; certaines rançons dépassaient 2 M€ pour la restauration d’environnements cloud/hybrides.
  • Le coût moyen d’une compromission sur une stack cloud approche les 3,7 millions de dollars, notamment du fait des coûts cachés de remédiation IaC/scripts.
  • 85 % des attaques de supply chain (modules npm, images Docker publiques, extensions Terraform non vérifiées) proviennent de dépendances non épinglées dans les fichiers de pipeline CI/CD.
  • Beaucoup d’équipes DevOps se limitent à un scan SAST en fin de pipeline, oubliant le DAST (test dynamique en staging) et l’analyse d’exposition réseau sur Kubernetes, ce qui laisse place à des backdoors non détectées.
  • Les solutions open source comme Trivy ou kube-bench permettent d’intégrer des contrôles de posture dès le pre-commit ou la pull request, à condition d’automatiser la veille sur les vulnérabilités.
  • Les campagnes d’escroqueries dites « à la tâche » touchent aussi les technophiles (faux Slack/Discord, extensions ou scripts Chrome avec élévation de droits), ouvrant la voie à l’injection sur consoles cloud sans double authentification.

Aller plus loin : vigilance et réflexes à entretenir

  • Surveiller l’actualité sécurité : s’abonner aux flux du CERT-FR, au blog Google Threat Intelligence ou suivre les rapports ANSSI permet de détecter tôt les menaces pertinentes.
  • Auditer régulièrement les assets Cloud et chaînes CI/CD : audit des droits IAM, inventaire rigoureux des ressources cloud, revue périodique des plugins/outils intégrés. De nombreuses solutions open source facilitent ces scans (Trivy, kube-hunter…).
  • En cas d’incident, signaler toute activité suspecte à sa hiérarchie ou, pour les particuliers, utiliser le site cybermalveillance.gouv.fr pour obtenir conseils et assistance.
  • Participer à la communauté DevOps/Sécu : forums, Slack, meetups, événements spécialisés (FIC, Devoxx, webinars AWS/Azure…) sont d’excellents moyens de rester à jour et de réseauter avec ses pairs.

La sécurité by design est un chantier continu. Elle s’appuie autant sur les outils que sur la discipline collective : l’important est d’ancrer des processus d’amélioration continue dans la culture DevOps.

Pour suivre l’évolution des menaces ou poser des questions spécifiques, la veille sur Twitter (#DevSecOps, #CloudSecurity) ou sur LinkedIn reste précieuse.

À bientôt sur les routes du Cloud… connectés, oui, mais jamais naïfs !

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